Pourquoi lire la liste des ingrédients INCI qui figure à l’arrière des étiquettes ? C’est incompréhensible !!!
À première vue, la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) à l’arrière des produits cosmétiques peut sembler décourageante. Des mots longs, en latin ou en anglais, qui ne ressemblent à rien de familier… Pourquoi s’infliger ça?
Parce que c’est la seule façon de savoir ce qu’il y a vraiment dans votre bouteille de cosmétique.
Voici un bon exemple pour vous aider à comprendre :
Un produit contient du gel d’aloès. Génial! L’aloès, c’est naturel, c’est une plante reconnue pour ses propriétés apaisantes et hydratantes. Mais l’aloès ne vient jamais seul. Il doit obligatoirement être stabilisé. Cela signifie qu’on y ajoute des conservateurs pour éviter la prolifération bactérienne. On y ajoute aussi souvent des agents de texture (gélifiants, épaississants).
La seule manière de savoir ce qui l’accompagne, c’est de lire la liste INCI pour vous assurer que le reste de sa composition est aussi naturel et sain que l’aloès en tant que tel. Si vous voyez “Aloe vera”, suivi de Phenoxyethanol, Ethylhexylglycerin ou Carbomer, vous êtes devant un produit qui contient de l’aloès… mais aussi plusieurs substances qui ne sont peut-être pas souhaitables selon vos critères (naturels, doux, non irritants, sécuritaires, etc.). Il existe des conservateurs naturels et sécuritaires, mais malheureusement, ce sont souvent ceux qui ne sont ni naturels, ni sécuritaires, ni écologiques qui sont utilisés.
Ce que vous venez de lire à propos de l’aloès s’applique à tous les ingrédients à base d’eau : extraits de fruits, extraits de plantes, hydrolats, infusions végétales, etc. Tous nécessitent une conservation rigoureuse, car l’eau est un terrain propice à la contamination microbienne.
Énumérés en ordre décroissant d’importance
Selon la réglementation sur les cosmétiques, les INCI doivent être énumérés en ordre décroissant de concentration dans le produit. De cette façon, il est facile de repérer quel est l’ingrédient le plus présent et le moins présent. Il faut se rappeler que ce sont les premiers ingrédients de la liste qui constituent majoritairement le produit. Les plantes doivent être nommées en latin, et les autres ingrédients en anglais, pour faciliter le décryptage à travers le monde.
L’élaboration d’une formule de cosmétique est calculée en pourcentage, pour un total de 100 %. Voici un exemple pour une crème hydratante : l’eau constitue le premier ingrédient de la liste INCI et représente à elle seule de 60 à 80 % du total du produit. Non pas qu’elle soit inutile — puisque c’est l’eau qui hydrate la peau — mais sachez que le prix que vous payez pour votre crème est en partie pour de l’eau.
Il y a ensuite la partie huileuse, qui nourrit, et apporte des nutriments, des vitamines et des minéraux à votre peau. Elle représente environ de 10 à 20 % du total de votre crème. Le reste de la formule devrait comprendre l’émulsifiant (qui lie la phase aqueuse et la phase huileuse), les conservateurs et les actifs. Je dis « devrait », car ce n’est malheureusement pas le cas pour la cosmétique conventionnelle, qui ajoute beaucoup d’ingrédients superflus dans les produits de beauté.
Les actifs, pour être efficaces, devraient représenter environ de 1 % à 10 % de la recette. Le problème est que dans la cosmétique conventionnelle, il y a tellement d’ingrédients inutiles pour la peau qu’il reste très peu de place pour les actifs — soit moins de 1 % dans votre petit pot de crème. Lorsqu’une crème comporte une très grande liste d’ingrédients, les actifs sont en si faible pourcentage que vous pouvez en oublier les bienfaits.
Si vous optez pour la Slow Cosmétique, la liste des ingrédients INCI sera beaucoup plus courte, puisque aucun ingrédient superflu n'est ajouté aux formules. Par conséquent, il est normal de voir la plupart des actifs en fin de liste, puisque ceux-ci représentent généralement de 1 à 10 % du total de la formule.
Je vous ai donné l’exemple des crèmes, mais il y a aussi les lotions, les toniques, les beurres, etc. Un beurre corporel, par exemple, devrait totaliser environ 99 % de graisses et 1 % d’antioxydants. Néanmoins, je remarque régulièrement qu’on utilise le terme « beurre corporel » lorsqu’en réalité, le produit contient aussi de l’eau, des gommes ou d’autres ingrédients pour épaissir le soi-disant beurre. Les graisses étant dispendieuses, on utilise ces autres ingrédients pour que le produit final coûte moins cher pour le fabricant. C’est malheureusement le même « pattern » pour la plupart des produits.
Lire les INCI, c’est reprendre du pouvoir
En vous familiarisant avec les ingrédients courants, vous devenez plus autonome. Vous apprenez à distinguer un produit vraiment minimaliste d’un produit au marketing naturel trompeur.
La liste INCI ne précise pas à quoi sert chaque ingrédient, s’ils sont issus de culture biologique ou éthique, ni s’ils proviennent de sources durables mais au moins, vous pourrez repérer les ingrédients que vous souhaitez éviter. C’est un pas de plus vers des choix éclairés, alignés avec vos valeurs de santé, de transparence et de respect de votre peau.
En conclusion
La seule et unique façon de savoir ce que vous achetez, c'est de lire l'ÉTIQUETTE. Les compagnies qui vendent du vent ne se sentent pas du tout menacées par le contenu de leurs produits, car elles savent très bien que la plupart des gens ne lisent pas les étiquettes.
Soyez plus fort(e)s qu'elles. Faites volte-face et commencez à lire les ingrédients de l’étiquette!
